Pour faciliter les soins des veaux de plus en plus nombreux, le Gaec Joly, basé à Saint-Congard dans le Morbihan, a opté pour la construction d’une nurserie sur mesure. Ici, bien-être animal et humain sont intimement liés.
Pour Roseline, Jean-Yves, Jonathan et Kevin Joly, du Gaec du même nom, le bien-être animal passe notamment par celui de l’éleveur. Une philosophie que l’on retrouve dans leurs choix techniques. Robotisation de la traite en 2019, installation de robots d’alimentation en 2022 ; les éleveurs souhaitent gagner en flexibilité, réduire la pénibilité au travail, tout en maximisant leurs performances. Seulement voilà,
« avec l’installation des robots, le troupeau s’est agrandi, nous avions de plus en plus de naissances à gérer. Or, nous n’avions pas de lieu qui leur était dédié. Il y avait des niches à veaux un peu partout, ce qui ne facilitait pas le travail », explique Jonathan en charge de l’élevage des veaux et des génisses.
C’est pourquoi, en 2019 les quatre associés ont fait construire une nurserie sur mesure, pouvant accueillir jusqu’à une centaine d’animaux.
Un bâtiment fonctionnel
La nouvelle nurserie a été entièrement imaginée et aménagée par les éleveurs.
« Nous avions certaines attentes et contraintes auxquelles nous ne voulions pas déroger. Nous souhaitions notamment pouvoir rentrer facilement dans les cases. Nous avons donc ajouté des passages d’hommes un peu partout. Nous avons dû nous creuser la tête avec Fabrice Bernard, notre technicien Cultivert, en charge de l’aménagement, pour incorporer ces passages, tout en restant sur des cornadis de dimension standard », explique Jonathan.
Ainsi, l’aménagement du bâtiment a été entièrement pensé pour faciliter les mouvements des animaux et des hommes. Il est séparé par deux couloirs ; l’un est destiné à l’alimentation solide, où passe aujourd’hui le robot d’alimentation, l’autre est dédié à l’alimentation lactée des jeunes animaux et est accessible directement depuis la laiterie. L’arrière des cases collectives dédiées aux jeunes animaux est ainsi équipé de porte-seaux. Parallèlement, une rangée de 28 cases individuelles Cultivert jonchent le mûr opposé (cf. encadré).
Un bâtiment ventilé
Ouvert sur la moitié, l’édifice jouit d’une très bonne ventilation naturelle. Cependant, pour éviter les courants d’air lors de journées venteuses, les faces ouvertes sont équipées de grands brise-vents modulables.
« Le bâtiment étant orienté plein Est, nous avons peu besoin de les fermer. Les vents d’Est sont plus sains, contrairement aux vents d’Ouest qui apportent de l’humidité », explique Jean-Yves.
« Nous avons très peu de problèmes respiratoires depuis que nous avons la nurserie, on n’entend jamais tousser », complète Roseline.
« Nous avons dû, tout de même rajouter un toit sur les cases individuelles des veaux et les deux premières cases collectives destinées aux très jeunes animaux, pour les maintenir au chaud », concède Jonathan.
Une conduite simplifiée
Durant la phase lactée, les femelles de renouvellement sont alimentées avec de la poudre de lait. Quant aux mâles et aux animaux de vente issus de croisement de race à viande, Limousine ou Inra 95, selon le stade physiologique des vaches, ils sont nourris avec du lait entier. La distribution du lait se fait à l’aide d’un taxi lait, permettant de réduire la pénibilité de la tâche. Outre la praticité, c’est aussi le gain de technicité qui a poussé les éleveurs à faire ce choix :
« le lait est maintenu à bonne température et la quantité distribuée est parfaitement maîtrisée, soit 2 L/veau/bu et ce deux fois par jour », ajoute Roselyne.
A l’âge de deux à trois semaines, les jeunes génisses sont regroupées par cinq en cases collectives. Elles avancent ensuite progressivement, selon le principe de marche en avant, de case en case, par lot de 8. Elles ont alors accès à une ration composée de paille et d’aliment premier âge. Ce dernier sera remplacé progressivement par l’aliment croissance, jusqu’au sevrage, à 2,5 mois.
28 cases à veaux individuelles Cultivert
Très pratiques, ces cases sont équipées d’une paire de roues sur l’arrière et sont donc, à l’aide d’un diable, facilement transportables.
« Nous pouvons les mettre dehors pour les nettoyer au kärcher et désinfecter très facilement. Ainsi, il n’y a jamais deux veaux sur le même couchage, améliorant le suivi sanitaire » explique Jonathan.
« De plus, cela évite de ramener de l’eau à l’intérieur du bâtiment, c’est beaucoup plus sain », ajoute Fabrice Bernard, technicien Cultivert.
« Enfin, la porte est équipée d’un double porte-seau, très utile pour ajouter un seau de Kaolin si nécessaire », conclut Jonathan.