Depuis l’arrêté du 16 janvier 2003, transposant en droit français la directive européenne de 2001, il est obligatoire de garantir aux porcs un éclairage minimal de 40 lux pendant au moins 8 heures par jour. Si cette exigence est souvent perçue comme une contrainte, elle pourrait se révéler bénéfique pour les performances des animaux lorsqu’elle est dépassée.
Intensité lumineuse : un facteur clé pour le bien-être et la physiologie
À partir de 40 lux, le système hormonal des porcs devient réceptif aux cycles jour-nuit. Cependant, ce seuil est modeste : en Allemagne, la réglementation impose un minimum de 80 lux avec accès à la lumière naturelle. Grâce aux avancées des éclairages LED, les salles d’élevage atteignent aujourd’hui facilement des niveaux de 80 à 100 lux, permettant d’assurer 40 lux d’efficacité à la rétine des porcs, même avec des zones d’ombre.
Des études récentes suggèrent qu’un éclairage prolongé à 16 heures par jour, avec des intensités de 80 à 100 lux, pourrait améliorer les performances des animaux grâce à une régulation hormonale optimisée, notamment via la production de mélatonine.
Les bénéfices d’un éclairage prolongé en maternité
Dans les années 1980, des recherches ont démontré qu’une durée d’éclairage de 16 heures par jour, comparée à 8 heures, augmenterait le poids des portées au sevrage de 6 %, sur 163 portées étudiées. Cet effet semble lié à une fréquence accrue de tétée par les porcelets. Une étude plus récente de 2013, menée avec 20 heures d’éclairage quotidien, confirme ces résultats et relève un comportement plus actif des porcelets, sans effet négatif sur les truies.
Améliorations en post-sevrage : croissance et immunité renforcées
En post-sevrage, une étude de 2007 a mis en évidence une amélioration de 12 % du gain moyen quotidien (GMQ) entre 4 et 10 semaines d’âge, en prolongeant la durée d’éclairage de 8 à 16 heures par jour.
Des gains en engraissement, mais avec des précautions nécessaires
L’effet d’un éclairage plus important a été moins étudié en engraissement. Des recherches menées en 2005 et 2015 (Martelli) rapportent une hausse significative du GMQ et de l’indice de consommation (IC) avec 14 à 16 heures d’éclairage par jour. Cependant, ces résultats mériteraient d’être confirmés sur un plus grand nombre de données.
À noter que des intensités lumineuses trop élevées, notamment à proximité de fenêtres avec un soleil rasant, peuvent favoriser des comportements agressifs, voire du cannibalisme, comme l’ont signalé plusieurs éleveurs.
Programmeurs électroniques : une solution pratique et économique
L’installation d’un programmateur électronique permet de gérer efficacement l’éclairage, par exemple de 6 h à 22 h. La consommation électrique liée à l’éclairage peut être estimée à 1,3 kWh par porc charcutier et 0,6 kWh/ porcelet, pour 16 h par jour, soit environ 0,40 € / porc.
Un double bénéfice : performance animale et bien-être des éleveurs
En plus des gains de performance observés à différents stades, un bon éclairage améliore aussi le bien-être des éleveurs et de leurs salariés, un avantage à ne pas négliger.
Recommandations pratiques indicatives
Stade physiologique | Luminosité (Lux) | Durée (heures / jour) |
---|---|---|
Cochettes en quarantaine | 100 | 8 |
Cochettes avant IA | 200 | 16 |
Verrats | 200 | 16 |
Truies et cochettes en verraterie | 200-300 | 16 |
Truies gestantes | 150 | 14 |
Truies allaitantes | 200 | 12 |
Porcelets haut potentiel | 100 | 8 |
Porcelets potentiel normal | 100 | 16 |
Porcs charcutiers haut potentiel | 100 | 8 |
Porcs charcutiers potentiel normal | 100 | 16 |