La transition vers le pâturage est une étape délicate pour les bovins et requiert une attention particulière de la part des éleveurs. Bien que l’herbe jeune présente des valeurs nutritionnelles attrayantes (environ 17 % de MAT et 0,97 UFL), elle comporte des déséquilibres notables : un excès d’azote soluble et de glucides fermentescibles, associé à une carence en cellulose, magnésium et sodium. Ces déséquilibres peuvent engendrer des troubles digestifs, notamment des risques d’acidose.
Surveillance des signes d’acidose et de troubles digestifs
Durant les trois premières semaines d’adaptation au pâturage, il est crucial de surveiller le taux de matière grasse du lait. Une diminution du taux butyreux peut être un indicateur précoce d’acidose. Un rapport TB/TP inférieur à 1,2 suggère une sub-acidose potentielle, l’idéal étant un rapport de 1,5. D’autres comportements, tels que le pica (ingestion de terre ou d’urine), indiquent que les vaches recherchent des éléments tampons. Ce comportement nécessite un renforcement de la fibrosité de la ration et l’apport de solutions tampons. Par ailleurs, des vaches léchant les murs peuvent signaler une carence en sel, corrigible par l’ajout de 50 g de sel par vache et par jour.
Stratégies pour une transition réussie au pâturage
– Augmenter progressivement le temps de pâturage : Commencez par des sorties de quelques heures, en augmentant progressivement la durée sur une période de trois semaines, afin de permettre une adaptation graduelle du rumen.
– Maintenir une ration équilibrée : Continuez à distribuer du fourrage sec riche en fibres longues pour compenser la faible teneur en cellulose de l’herbe jeune et stimuler la rumination.
– Fournir des compléments minéraux : Assurez un apport adéquat en magnésium et en sodium pour pallier les carences de l’herbe de printemps.
– Utiliser des solutions tampons : Intégrez des agents tampons dans la ration pour neutraliser l’excès d’acidité et prévenir l’acidose.
En appliquant ces mesures, les éleveurs peuvent assurer une transition en douceur vers le pâturage, minimisant les risques de troubles digestifs et optimisant la santé et la productivité de leur troupeau.